«Dieu pense beaucoup de bien du football!»

«Dieu pense beaucoup de bien du football!»

L’Euro de football bat son plein et, comme à l’accoutumée, en entrant sur la pelouse ou en marquant, de nombreux joueurs expriment leurs convictions religieuses en se signant, en pointant leurs index vers le ciel ou en priant en groupe. Bref! En matière de football, il n’y pas que les coupes de cheveux qui soient ostentatoires. Arbitre mais aussi professeur associé au Département de théologie pratique, François-Xavier Amherdt jongle aussi bien avec le ballon qu’avec la sphère spirituelle.

Que pense Dieu du football et des footballeurs?
Dieu pense beaucoup de bien du football, si celui-ci permet une rencontre entre les personnes et les peuples dans le fair-play, le respect et la justice. Quand les équipes de nations politiquement sous tension disputent des parties sans qu’il y ait de problème, c’est un bout du Royaume qui se construit.

De nombreux joueurs manifestent leur foi sur la pelouse, est-ce que cela peut amener Dieu à intervenir en leur faveur?
Comme le disait saint Paul, quoi que vous fassiez – que vous mangiez, que vous buviez ou que vous jouiez au football – que ce soit toujours pour la plus grande gloire de Dieu. Si donc des joueurs invoquent la présence du Seigneur pour être encore plus vrais et plus justes, tant mieux! Mais, bien sûr, Dieu est impartial, il est autant d’un côté que de l’autre, il ne favorise aucune équipe. Il n’est pas un grand sorcier qui, d’un coup de baguette magique, fait qu’un ballon entre dans le but, ou non. Il y a quelque chose d’un peu superstitieux dans cette multiplication de signes religieux.

Que dire de la tricherie, ou de la malice, omniprésentes à chaque match, même de la part des footballeurs qui expriment leurs convictions religieuses. Est-ce que cela fait partie du jeu?
En tant qu’arbitre, je réponds évidemment non! Notre rôle est de faire respecter les règles du jeu, quelque complexes qu’elles soient (comme le hors-jeu) et ainsi d’assurer la protection des joueurs contre les mauvais coups. La tricherie fausse le jeu, la corruption gangrène le football. Les grandes stars ne sont pas des tricheurs: les faussaires ne demeurent pas dans les mémoires, ni dans les annales…

Le port du voile dans l’espace public fait débat. L’expression religieuse dans le football devrait-elle aussi être prohibée, voire régulée?
Ne régulons pas trop, la liberté est au cœur du jeu. Un signe de croix ne fait de mal à personne, un T-shirt portant le nom de Jésus ne viole la conscience d’aucun spectateur. Et rares seront les joueuses musulmanes portant le voile…

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The long and winding road! Après un détour par l'archéologie, l'alpage, l'enseignement du français et le journalisme, Christian travaille depuis l'été 2015 dans notre belle Université. Son plaisir de rédacteur en ligne? Rencontrer, discuter, comprendre, vulgariser et par-ta-ger!

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