Marino 2014. Atti della giornata di studi  (Friburgo, 4 settembre 2014)
a cura di Sandra Clerc e Andrea Grassi
Bologna, I libri di EMIL, 2016

Fribourg est, aux yeux de tous ceux qui ont accompli des études en littérature italienne, en Suisse comme à l’étranger, la capitale des études sur le poète Giovan Battista Marino (1569-1625). Elle s’est imposée dans ce rôle dès 1960, alors que Giovanni Pozzi, fraîchement nommé professeur extraordinaire à la Chaire de Littérature italienne de l’Université, publie deux œuvres mariniennes : Dicerie sacre e La strage de gl’Innocenti (Turin, Einaudi). À cette première édition feront suite des travaux scientifiques d’importance capitale, accomplis par le maître et par ses disciples, parmi lesquels on rappellera Ottavio Besomi (aujourd’hui professeur émérite de Littérature italienne de l’École polytechnique fédérale de Zurich) et Alessandro Martini (qui a été ordinaire de Littérature italienne de 1988 à 2011).

En septembre 2014, à l’occasion du quatrième centenaire de la publication de la Lira et des Dicerie sacre du poète Giovan Battista Marino, dans le cadre d’un projet financé par le Fonds national suisse de la recherche scientifique et avec la participation de l’École doctorale en Études italiennes des Universités de Fribourg, Genève et Lausanne, le Domaine Italien de l’Université de Fribourg a organisé la journée d’études dont nous avons publié les Actes.

Sont ainsi proposés les fruits de recherches qui s’insèrent dans la tradition et, en même temps, la renouvellent, grâce à des perspectives ouvertes par des chercheuses et chercheurs qui travaillent actuellement sur la littérature baroque. Les dernières décennies ont vu, en effet, l’élargissement des méthodes utilisées pour l’étude des œuvres littéraire, en particulier pour l’Âge baroque ; à un premier moment, consacré aux travaux nécessaires d’édition et commentaire des textes, a fait suite une attention plus profonde au contexte et aux rapports entre la production littéraire, la biographie du poète et son époque, pour offrir une interprétation culturelle des ouvrages. Marino, qui avait été mis en valeur, auparavant, en tant que phénomène textuel, dans le cadre d’une appréciation uniquement stylistique de l’âge baroque, est aujourd’hui reconnu en tant que phénomène culturel, où l’on trouve emblématisés les dynamiques et les drames (en même temps spirituels et épistémiques) de toute une époque.

La différente perception du phénomène poétique baroque permet de remarquer la fécondité opérationnelle du binôme reliant philologie et critique, qui caractérise l’école fribourgeoise. Le colloque a donné en outre l’occasion de réfléchir sur la tradition des études sur Marino à Fribourg, qui est retracée par les éditeurs dans l’Introduction.

Le volume présente les contributions de Erminia Ardissino (Université de Turin), qui retrace les liens entre les Dicerie sacre et la prédication des XVI^e et XVII^e siècles ; Ottavio Besomi (École polythecnique fédérale de Zurich), éditeur d’un texte très prisé par Marino, le Stato rustico de Giovanni Vincenzo Imperiale ; Clizia Carminati (Université de Bergame) a fourni d’importantes précisions méthodologiques concernant son travail d’édition des lettres de Marino, encore en cours ; Andrea Grassi (Université de Fribourg), qui a présenté les formes et les contenus des Rime sacre ; Gian Piero Maragoni (Université de Fribourg) a discuté de ses expériences en tant qu’éditeur et commentateur du Tempio di rime ; Alessandro Martini (Université de Fribourg) a affirmé la nécessité de fournir une nouvelle édition du recueil poétique de la Lira ; Emilio Russo (Université de Rome – La Sapienza), dernier éditeur du chef-d’œuvre de Marino, L’Adone (Milano, Rizzoli, 2013).