A l’origine de toute grande pensée, nous trouvons une manière spécifique de se tourner vers l’être, vers l’existence. La question de l’être traverse toute l’histoire de la philosophie occidentale de Parménide à Heidegger. Mais à l’aube du XXe siècle, la philosophie se révolte au nom de la liberté humaine contre l’idée de l’être. Emmanuel Levinas participe de ce mouvement de révolte, il en appelle à une évasion de l’être, de cet être brutal auquel un sentiment aigu nous rive. C’est à cette même époque que le poète Charles Ferdinand Ramuz chante la royauté de l’être, de cette existence certes momentanée, mais où je suis quand même, et c'est de quoi je me délecte longuement.
Cette intervention se propose d’interroger cette révolte contre l’être chez le jeune Levinas et de considérer la saveur de l’existence dont se délecte Ramuz au crépuscule de son vie.