PrixPublié le 11.03.2020

Prix Suisse - Europe


L’Institut d’histoire suisse contemporaine a décerné son prix 2019 à la thèse de doctorat de M. Adel Dellagi, soutenue en co-tutelle (Fribourg et Lyon). Ce prix sera remis lors de la Journée de l’Europe du 28 avril 2020. L’objet de recherche de ce travail doctoral est le discours européen des partis politiques suisses, acteurs essentiels de la vie politique et « structure d’offre politique » . C’est justement l’analyse de cette offre qui est le point d’attention de la thèse à travers productions discursives que les partis politiques en Suisse génèrent et les positionnements qu’ils tiennent sur la question européenne. Le double objectif de la thèse a été d'une part d'analyser les représentations que font les partis de l'Union Européenne, et d'autre part d'identifier les dynamiques de compétition entre ces partis entre 1999 et 2014.

Cette recherche a ainsi eu pour but d’analyser le discours officiel des acteurs principaux de la vie politique suisse : les partis. A travers cela, de nombreux éléments sociaux, historiques de la vie politique suisse se révèlent essentiels dans l’élaboration de tels discours. Le cadre d’analyse a été établi au travers des discours politiques sur l’UE plutôt que sur les processus ou décisions politiques, tranchant avec les orientations classiques des études sur les relations Suisse-U.E. En se concentrant sur les partis politiques de la Suisse romande, un premier objectif a été de démontrer comment les représentations sur l’Union Européenne sont fabriquées et comment leur contenu peut expliquer la vision actuelle sur l’UE en Suisse.

En effet, alors que l’image classiquement répandue en Suisse présente deux camps diamétralement opposés œuvrant à une ouverture vers l’Union Européenne pour l’un et à l’isolationnisme pour l’autre, il était nécessaire de bousculer cette dichotomie en déconstruisant les arguments de chaque camp en vue de les replacer dans un cadre d’analyse sociologique sur la représentation qu’ils font de l’Union Européenne et du rôle de cet enjeu européen dans le système de partis helvétique. Un second objectif nous a amené à rendre compte des positionnements entre partis dans une dynamique relationnelle, complémentaire de l’analyse statique effectuée sur les représentations.

A la lumière des éléments présentés ci-dessus, deux questions principales de recherches ont été formulées :
(1)    Comment les partis politiques suisses (se) représentent l’UE ?
(2)    De quelle manière l’UE est-elle devenue un enjeu de compétition pour les partis politiques ?

Ces questions répondent à deux objectifs résumés ci-après : le premier a été de mettre en évidence les représentations que les partis politiques en Suisse romande ont et transmettent sur l’UE. Le second axe s’est attaché à identifier et décoder les positionnements partisans vis-à-vis de l’UE dans une perspective relationnelle et d’analyser les dynamiques de compétition autour de l’enjeu européen.