Le projet de recherche que j’entreprends dans le cadre de ma thèse doctorale aborde le cas de la phase dite « Transitionnelle » de la côte nord du Pérou (circa 850 – 950 après J.-C.). Cette période qui procède de l’effondrement de la culture Mochica est à l’origine d’une nouvelle culture caractérisée par un certain nombre d’éléments socioculturels, politiques et religieux inédits. La société Lambayeque qui en a résulté a su s’imposer par la suite sur tout le territoire sous les auspices d’une nouvelle divinité, Ñaimlap.
Comment les cultures réagissent-elles aux grands changements, et quels sont les mécanismes qui les amènent à se restructurer sur de nouvelles bases après une période de crise ou de bouleversement ? Pouvons-nous apprendre du comportement de ces civilisations passées qui ont su se réinventer pour survivre ? Ces questions, que je propose d’aborder à partir d’une recherche archéologique, appellent toutefois une démarche pluridisciplinaire, nourrie d’anthropologie et d’histoire des religions. Pour ce faire, les données qui informent cette thèse se composent d’abord d’une recherche de nature bibliographique, puis d’une campagne de prospection et de l’excavation de la Huaca Pintada, « la pyramide peinte », un site archéologique situé au nord de la vallée de Lambayeque où d’anciennes prospections ont révélé une occupation humaine caractéristique de cette période de transformation culturelle.​