Et homo factus est ...

Chers ami-e-s et membres de la Faculté de théologie,

Je n'oublierai jamais le sentiment qui m'a saisi au printemps 2003 lors d'une messe dominicale accompagnée de la musique de Mozart dans la belle église franciscaine de Salzbourg, lorsque la séquence "Et incarnatus est de Spiritu Sancto ex Maria Virgine, et homo factus est" fut chantée et le dernier mouvement fut répété plusieurs fois. Oui,  le mystère de l'Incarnation constitue la singularité du christianisme dans l'histoire des religions : c’est le point central de la foi chrétienne. La réponse au "Cur deus homo" (pourquoi Dieu s'est fait homme) appartient dès l début aux questions centrales de la théologie chrétienne. Les tentatives de réponse sont multiples, comme par exemple la doctrine de la satisfaction d'Anselm de Cantorbéry (†1109) du Code d'honneur germanique, selon laquelle seul le fils-victime pouvait offrir au père "satisfaction" pour le péché d'Adam ; ou  la théorie du franco-américain René Girard (†2015), selon laquelle seul Jésus, l’agneau sacrificiel volontaire et absolument innocent, pourrait révéler la spirale latente de la violence et en même temps briser le mécanisme sacrificiel du bouc émissaire. Lire la suite de l'article