• Boscoboinik Bourquard Andrea Judith

Le Covid-19 a mis le monde à l’arrêt. J’écris ce résumé fin avril 2020, au moment où le monde est encore en attente et que nous ne savons pas encore ce que sera le monde d’après. Mais avant cet arrêt abrupt, le monde était en mouvement permanent. Les auteurs de ce que l’on appelle « le tournant de la mobilité » (Sheller, Urry 2006 ; Urry 2007, 2008 ; Salazar 2017, pour ne nommer qu’eux) l’ont documenté : la mobilité [est/était] un fait marquant dans les sociétés contemporaines. Non seulement les personnes [sont/étaient] en mouvements fréquents mais également les cultures, les objets, les capitaux, les affaires, les services, les maladies, les médias, les images, les informations et les idées circulent à travers la planète, voire au-delà. Pourtant, généralisée de la sorte, la mobilité évoque une notion ambiguë et particulière, anthropologiquement « bonne à penser » (Cretton, Boscoboinik, Friedli 2020 à paraître).

Le coronavirus est un exemple malheureux qui a mis à nu les corollaires de la mobilité planétaire et les phénomènes associés à la mondialisation. Avant que le monde ne s’arrête, la mondialisation, le transnationalisme et le cosmopolitisme étaient devenus des termes explorés dans les milieux universitaires pour mieux comprendre le phénomène en marche. Analyser les mobilités et les notions connexes, tel est l’objectif que poursuit ce cours. Nous nous intéresserons aux différentes formes de mobilité, y compris les migrations, le tourisme et les pèlerinages, ainsi que le regard que l’on porte sur eux. Nous aborderons également l’immobilité. Nous verrons que les mêmes processus qui produisent des mouvements et des liens mondiaux favorisent également l'immobilité, l'exclusion et la déconnexion. L’étude de la mobilité, sous toutes ses formes et expressions, nous offre un accès idéal pour analyser des processus au cœur de l’analyse anthropologique.

Familiariser les étudiant·e·s aux théories et concepts anthropologiques actuels concernant les mobilités humaines, en particulier celles liées aux migrations et au tourisme.

Développer une position critique et analytique envers les différentes formes et pratiques de la mobilité.

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Cretton V., Boscoboinik A., Friedli A., 2020 à paraître, A l’aise, ici et ailleurs. Mobilités multi-résidentielles en zone de montagne : le cas de Verbier en Suisse. Anthropologie et sociétés, La mobilité comme mode de vie, 44-1, 2020.

Salazar N., 2017, « Key figures of mobility: an introduction », Social Anthropology 25, 1: 5-12

Sheller M., J. Urry, 2006, « The new mobilities paradigm », Environment and Planning, 38: 207–226

Urry J., 2007, Mobilities. Cambridge, Polity Press.

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