Beschreibung |
Quel est le secret de l’efficacité thérapeutique des dauphins appelés à la rescousse d’enfants malades ? est-ce l’attribution de qualités par l’entourage de l’enfant ? ou seraient-ce les compétences sensorielles et relationnelles d’un animal non humain mises à profit d’un animal humain ? Ces réponses renvoient à l’analyse des relations entre hommes et animaux, dont l’importance et la complexité ont souvent été ignorées. En première partie du séminaire, nous examinerons plusieurs courants et mouvement, qui modèlent le contexte des recherches actuelles, en particulier l’ethnographie multi-espèce, les études animales/animalistes, l’antispécisme, les mouvement de défense ou de protection des animaux. D’une façon générale, nous examinerons les changements induits par le ‘tournant animaliste’, qui fait passer les animaux du statut d’objets vivants à celui de sujet, de composante intégrante de la société (et assigné à une position particulière dans l’espace social, politique et environnemental). Forts de ce changement de paradigme, nous serons amenés à repenser la frontière entre humanité et animalité ou entre animaux humains et animaux non-humains. A cette occasion, nous examinerons les paramètres avancés pour étayer ou déconstruire ces frontières et mobiliserons des travaux portant sur les émotions, les pathologies, la vie sociale, la génétique, la culture, les méthodes d’élevage. Ensuite, nous examinerons différents systèmes domesticatoires, en précisant que la domestication – pour reprendre Digard (2005) – constitue une ‘action de l’homme sur l’animal, action nécessairement continue, chaque jour renouvelée et entretenue, faute de quoi l’animal peut se dédomestiquer et retourner à la vie sauvage’. Nous nous intéresserons à différents contextes (laboratoire, production agricole) et nous nous pencherons sur les débats engendrés par l’industrialisation sur les plans éthiques, écologiques et sanitaires (notamment par le biais des pandémies récentes). De façon complémentaire, nous nous pencherons sur la gestion, la préservation du sauvage, liée ou non à des préoccupations de durabilité. Finalement, pour mieux analyser les interactions entre humains et animaux, nous nous centrerons sur les animaux auxquels est assignée une spécialisation ‘professionnelle’ et qui effectuent ‘un travail’ faisant l’objet d’une formation spécifique. A ce titre, nous nous pencherons en particulier sur la littérature existant sur les chiens (de chasse, de garde, de berger, d’aveugle) et les chevaux (de trait, de course). Nous examinerons aussi le rôle majeur que jouent certains animaux (chiens, chevaux, dauphins) dans le domaine du care, soit en tant qu’animal ‘de compagnie’ ou, dans des contextes institutionnels, ’en tant qu’animaux-thérapeutes’. Il n’est pas prévu de se préoccuper de l’économie développée autour des animaux, notamment par la production et la commercialisation de produits alimentaires qui leur sont spécifiquement destinés. Cette thématique pourrait toutefois être intégrée au séminaire, sur demande des participant-e-s, notamment en raison des très nombreuses publicités aisément accessibles sur l’internet. Tout au long du séminaire, il sera fait référence aux méthodes d’enquête sollicitées par les recherches. La discussion portera sur l’articulation possible entre ethnographie et éthologie, ainsi que sur le développement de nouvelles techniques d’enquête permettant de saisir le point de vue de l’animal et la part active qu’il joue dans les interactions sociales. Le séminaire se fonde sur une bibliographie dont une proportion importante de publications sera disponible sur moodle dès la première semaine. En fonction de leurs intérêts, les participant-e-s seront amenés à faire des recherches bibliographiques ciblées et analyser des documents audio-visuels disponibles sur l’internet. Selon les thématiques choisies, ils/elles pourront effectuer des observations dans des lieux publics, en plein air ! |