| Description |
Ce séminaire est conçu sous la forme d’un atelier de recherche collectif à partir duquel nous allons explorer les pratiques de gouvernance et les manières d’en rendre compte. Gouverner est bien sûr au coeur de la vie sociale. Cette activité concentre les efforts des collectifs et des collectivités, elle en défini les projets et les manières d’organiser les ressources. Elle régule les actions des individus qu’elle défini dans son champ d’action. Ainsi, elle habilite aussi bien qu’elle contraint les individus en définissant le cadre de leurs propres activités. L’objectif de notre recherche sera précisément d’interroger comment le concept de gouvernance guide notre compréhension d’un faisceau très vaste de pratiques qui consistent 1) à déterminer la (bonne) conduite des individus et des collectifs et 2) à mettre en œuvre ces directives. Le concept de gouvernance tient une place prépondérante dans l’analyse des processus politiques faite en sciences sociales (anthropologie, sociologie, géographie, sciences politiques, etc.) aussi bien qu’ailleurs (développement durable, management, sciences économiques, etc.). Il nous semble ainsi nécessaire de concentrer notre regard critique durant un semestre sur quelques variantes de ce concept que nous utilisons souvent comme allant de soi. Toutefois, nous examinerons le concept à l’oeuvre de manière transversale, c’est-à-dire au-delà des limites des institutions étatiques, pour inclure des champs tel que la gestion d’entreprise et le management, des formes internationales de gouvernance touchant des questions environnementales ainsi que des projets de développement et des initiatives de régulation des infrastructures numériques. Nous débuterons ce périple avec Michel Foucault et l’influence majeure qu’il a eu sur la manière dont la gouvernance est devenu un concept central pour les sciences sociales. En évaluant les apports et les limites du concept tel qu’il a été utilisé ces dernières décennies nous toucherons également à la manière dont les sciences sociales, et plus particulièrement l’anthropologie, pense le pouvoir, l’ordre social et les institutions. |