• Gantet Claire

La médecine, vers 1780, est sujette à de profonds renouvellement suite à la découverte de l’électricité. Dans un contexte d’expérimentations, au moyen de l'électricité mais aussi de l’aimant, un médecin originaire du lac de Constance, Franz Anton Mesmer, met au point une thérapie universelle qui séduit les milieux mondains parisiens. Il cherche à concentrer un "fluide universel" dans les nerfs des patients (sur le modèle de l'accumulateur électrique) pour provoquer une crise salutaire, apte à guérir tous les maux, en particulier les troubles nerveux.

Condamnée par des institutions scientifiques parisiennes en 1784, la thérapie se diffuse néanmoins tout en étant infléchie. Un disciple de Mesmer, le marquis de Puységur, découvre le "somnambulisme magnétique", dénommé hypnose en 1843, qui devient un fondement de la médecine du XIX^e siècle (chez Jean-Martin Charcot et Sigmund Freud notamment).

Ce qui est en jeu, c’est la conception de la maladie et du rapport médecin-patient, la vision de la folie, les relations entre science et croyance, les sociabilités et normes scientifiques, et ce qui est reconnu à tel moment comme relevant de la science notamment. Le séminaire servira aussi à développer une base de données (Harmonia universalis) et expérimenter au moyen des humanités digitales.