• Clavien Alain

• Clavien Alain

Longtemps considérée comme illégale, la manifestation de rue, à ses débuts portée par le mouvement ouvrier, a gagné dès la fin du 19^e siècle une légitimité, souvent fragile, dans les démocraties parlementaires. En Suisse, ce n’est qu’au début des années 1970 que le Tribunal fédéral en a fait un droit fondé sur la liberté d’opinion et de rassemblement. Elle reste toutefois soumise à autorisation, ce qui n’empêche pas une utilisation parfois illégale de ce moyen d’action politique dans l’espace public.

La manifestation est le plus souvent le fait de mouvements sociaux qui disposent de peu de moyens ou de relais institutionnels et qui tentent ainsi de protester, de se faire entendre des autorités et de faire pression sur elles. La manifestation évolue tout au long du siècle, dans son organisation, dans ses répertoires d’actions et ses modes de faire, dans ses objectifs, peut-être même dans sa fonction — il y a peu de points communs entre une manifestation de Premier Mai des années 1920 et la grève des femmes de 1991 !

Le but de ce séminaire est de mieux comprendre cette évolution des formes de la manifestation mais aussi de la définition de ce qu’on appelle «l’espace public».

Lectures préalables conseillées

- Olivier Filleule et Danielle Tartakowsky, La Manifestation, Paris, Presses de Sciences Po 2013, 224 p.

- Marco Giugni, La Suisse dans la rue. Mouvements, mobilisations, manifestants, Lausanne, PPUR, 2019, 160 p.

- Dominique Wisler, «L’ordre de la loi ou la loi de l’ordre. L’exemple de la Suisse» in Olivier Filleule (dir.), Police et manifestants. Maintien de l’ordre et gestions des conflits, Paris, Presses de Sciences Po, 2006, pp. 141-172.