Le Bien est de retour ! Depuis quelques années déjà, il n’est pas un programme d’intervention publique, pas une action bénévole ou humanitaire, dans les domaines de la santé, de l’éducation ou du social, qui ne réfère à la bonne intention de l’activité entre-prise et au profond respect de la dignité de la personne considérée.
Que signifie ce recours au bien vouloir et au bien agir dans la qualification des actions entreprises, si ce n’est d’afficher qu’il n’en a pas toujours été ainsi ? Quelle est en fait la valeur ajoutée de cette mobilisation générale du Bien dans les référentiels de l’action sur ou avec Autrui ? S’agit-il d’une traduction pratique de l’exigence éthique qui traverse tous les champs de l’action, publique comme bénévole, aujourd’hui ? S’agit-il davantage d’une conséquence de l’obligation de transparence et d’évaluation qu’imposent à tout programme d’intervention les nouvelles formes de management ? S’agit-il, au contraire, d’une disposition prudente des institutions et des associations devant la montée en puissance des usagers / bénéficiaires tout aussi soucieux d’être considérés dans leur singularité que prompts à faire recours en cas d’insatisfaction ? S’agit-il encore d’un argument "commercial" dans un univers, fut-il celui de l’action publique ou bénévole, fortement traversé par des logiques concurrentielles ? Quelle que soit la réponse à ces questions, et il est probable qu’elle se tienne à mi-chemin de celles-ci, il convient de s’interroger sur l’impact concret de cette référence au Bien dans les pratiques des professionnel-le-s et de se demander jusqu’où elle infléchit la philosophie générale de leurs interventions, elle marque les principes de leurs codes déontologiques et, aussi, elle affecte la nature de leur relation avec les bénéficiaires-usagers.
Quand? | 20.02.2019 17:15 - 15.05.2019 19:15 |
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Contact | Travail social et politiques sociales Séverine Moll-Lauper severine.moll-lauper@unifr.ch Bonnesfontaines 11 1700 Fribourg 026 300 77 86/80 11 |
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