EgalitéPublié le 15.04.2019

Pourquoi les femmes font-elles la grève?


Le 14 juin 2019 aura lieu la grève des femmes. L’Université de Fribourg soutient ce mouvement en recommandant de ne pas prévoir d’examen ce jour-là. Mais pourquoi les femmes font-elles la grève?

Contrairement aux générations précédentes, la génération des 25 ans à 45 ans compte autant de femmes que d’hommes ayant une formation universitaire en Suisse. Cependant, il y a toujours moins de femmes que d’hommes qui sont cadres supérieurs en Suisse et il existe encore une différence de salaire entre les sexes pouvant aller jusqu’à 18%, selon les rapports de l’Office fédéral de la statistique. L’Université de Fribourg se distingue actuellement au niveau de sa direction par une bonne représentation féminine, avec une rectrice, une directrice administrative, et dès 2020, deux vices-rectrices, mais seuls 24% des professeur·e·s sont des femmes. Ces chiffres correspondent aussi aux statistiques nationales en ce qui concerne la représentation des femmes professeures.
Pour en savoir plus sur la Grève des femmes, un café historique est organisé le 9 mai.

Promotion de l’égalité à l’Université de Fribourg
L’Université met en œuvre un plan d’action pour l’égalité, qui a notamment pour objectif d’intégrer l’égalité à tous les niveaux, dans les facultés, mais aussi dans les services centraux. Des projets pour l’égalité sont menés dans les facultés. Le Service de l’égalité est en charge du suivi des mesures concrètes. La Commission de l’égalité décerne tous les deux ans le Prix Genre pour des travaux de recherche intégrant le genre et qui est remis lors du Dies Academicus.

Le programme de coopération romand REGARD propose des ateliers de développement de compétences, ouverts d’une part aux femmes afin de les promouvoir dans leur carrière académique et aussi aux hommes sur des thématiques de conciliation entre vie professionnelle et vie privée.

Afin d’attirer plus de femmes dans les filières des sciences exactes, l’Université offre des ateliers de sensibilisation, comme le cours Internet&code pour les filles de 9 à 12 ans et les stages Women in Science and Technology (WINS) pour les collégiennes, qui sont suivis avec grande assiduité. Les garçons sont également invités à découvrir les professions de l’Université dans le cadre de la Journée Futur en tous genres, qui vise à ouvrir les horizons pour les choix de formation pour filles et garçons.

Vers le développement d’une «culture» de l’égalité
L’Université s’engage pour que chacune et chacun puisse étudier et travailler dans un cadre de respect mutuel. Pour cela, il est important que toute forme de discrimination soit prohibée. Cela passe notamment par l’utilisation d’un langage inclusif, comme le recommande le Rectorat. Si l’accent est mis en priorité sur des actions promouvant les femmes et leurs conditions de travail, c’est qu’elles sont actuellement plus touchées par des inégalités. Cependant, les hommes qui travaillent dans des professions réputées traditionnellement féminines, et qui sont donc en moyenne moins bien rémunérées, ou les hommes qui travaillent à temps partiel sont souvent confrontés aux mêmes inégalités. Des améliorations sont possibles grâce à l’adaptation des conditions de travail, par exemple en permettant le «job sharing» pour les places de cadre, ce que fait déjà l’Université. Ainsi, plusieurs postes de professeur·e·s sont partagés, un modèle qui a été récompensé par l’Association PTO (Part Time Optimization).

Photo: Pierre-Yves Massot