Editorial

«I want to break free», s’exclamait Freddy Mercury en 1984. Il n’avait certainement pas prévu que, 36 ans plus tard, toute la Grande-Bretagne suivrait son conseil. Le 1er février 2020, le divorce avec l’Europe est consommé. Restent, comme dans les couples, les négociations post-séparation. Et là, il s’agirait d’assumer ses décisions, pestent certains auteurs de notre dossier. Il faut s’inter­roger aussi: comment en est-on arrivé là? Quelles leçons tirer de ce choix? Des questions qui résonnent dans de nombreux verdicts politiques actuels, alors que j’écris ce texte dans l’attente des résultats de votation d’une autre puissance anglophone…

Indépendance ou repli sur soi? Si ce choix politique va à contre-sens du flux de l’interconnexion et de la mondia­lisation, il soulève cependant des questions hautement contemporaines: quid de la démocratie, des relations européennes et internationales, de la migration?

Mais notre dossier ne parle pas que de politique, nous abordons aussi la littérature… et le rugby! Et comme rien n’est jamais anodin, ces articles nous entraînent sur les terrains du féminisme, de l’isolement, des racines, du vivre ensemble, du théâtre moyenâgeux, de la culture pop et du kitsch si chers aux britanniques.

Pour vous souhaiter une bonne lecture, en ces temps plus que troublés, je ne peux que reprendre le célébrissime aphorisme inventé par le gouvernement britannique pour relever le moral de la population à l’aube de la seconde guerre mondiale: «Keep calm and carry on». Pour la petite histoire, l’affiche n’a jamais été utilisée. Elle n’a été redécouverte qu’en 2000 pour être ensuite déclinée sur toutes les formes.

A notre tour: «Keep calm and read universitas»